Disque du mois
Anderson .PaakMalibu

Ainsi semble aller le sens de la vie, alors que Rogers Nelson s’en est allé, un nouveau prince de la black music vient de se révéler avec Malibu. Repéré par Dr. Dre qui l’invita sur son Compton en 2015, Anderson.Paak jeune californien de 30 ans, a donc sorti en ce début d’année Malibu, disque tout simplement énorme qui l’installe illico dans l’aristocratie du genre aux côtés de ses glorieux ainés, de James Brown à Stevie Wonder en passant par D’Angelo ou Rafael Saadiq. À l’image de la pochette, cabinet de curiosités fantasmagorique, en 16 titres et rien à jeter cet enfant de L.A. explore, digère et mouline 50 ans de musique noire américaine pour nous offrir la soul du XXI siècle que l’on osait plus espérer. Soul, funk, hip-hop, r’n’b, blues, jazz, gospel, disco, sont autant d’ingrédients que ce petit génie organise à sa guise pour distiller un disque luxuriant et bouillonnant, cool et funky qui nous ravit. Écoutez The Bird premier titre ébouriffant enchaîné à un Heart Don’t Stand a Chance renversant, ou Am I Wrong, qui doit tirer un râle de plaisir à Prince de l’éther où il vagabonde, et vous comprendrez l’enthousiasme de votre humble serviteur. Et puis, bien qu’il ait connu une enfance à la Zola avec papa et maman derrière les barreaux, et un début de vie d’adulte plus que compliqué, Andersonn.Paak affiche un indéfectible positivisme romanesque qui nous donne du baume au cœur en ces temps troublés, clôturant cet album fleuve avec The Dreamer et son entêtant refrain « Ne renonce pas, continue de rêver ». Merci mec. FD.

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Primal ScreamChaosmosis

Trois ans après l’excellent More Light, le groupe écossais formé il y a 35 ans sort son 11ème disque studio. Et Chaosmosis, c’est un peu une compilation de ce qui fait Primal Scream depuis plus de trois décennies : du rock, de l’électro, de l’acid house, de la techno, de la pop, un mélange de Screamadelica (Trippin’ on Your Love), de Vanishing Point (I Can Change), de XTRMNTR (When the Blackout Meets the Fallout), de Give out But Don’t Give up.Tout ceci fait un bien fou au moral, et on remercie Bobby Gillepsie et sa bande pour ce voyage dans leur navette cosmique qui carbure toujours au psyché-rock. Rayon invités on retrouve ici les voix des sœurs Haim sur deux titres, Sky Ferreira pour un efficace duo electro-pop (Where the Lights Get In) et Jason Faulkner à la basse. Et même si ce n’est peut-être pas leur meilleur album, on passe à l’écoute de Chaosmosis un bon moment en compagnie de ces allumés impénitents. What’s else ? LC.

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Dempster HightwayIn’Em Towns

Le vinyle a la cote ces derniers temps. Un retour en grâce timide, mais suffisant pour être célébré. Alors oui, on vous a offert cette magnifique platine à Noël, mais qu’est ce que vous allez bien pouvoir faire tourner dessus ? C’est là que Dempster Highway a son coup à jouer. La bande emmenée par Clément Fabre a décidé de miser sur ce côté vintage en pressant son premier opus sur un 33 tours, financé via crowdfunding. Dempster Highway a déjà fait ses preuves : présent dans le sillage de la scène folk clermontoise depuis quelques temps, le groupe auvergnat avait déjà sorti un premier EP, We Sail, il y a maintenant 5 ans. Avec « In ‘Em Towns », l’équipe transforme l’essai : on y retrouve les mélodies folk blues un brin mélancoliques, soulignées avec justesse d’un passage au piano ou d’une ligne de cuivre. Ce premier album fait honneur à ses influences et se permet même le luxe d’inviter Suzy, la chanteuse des Wendy Darlings, le temps d’une chanson. On en redemande. Michel Mabel.

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Parquet CourtsHuman Performance

Une chose est sure, Parquet Courts n’est pas là pour la frime.Totalement absents des réseaux sociaux, le groupe s’est taillé une réputation en se contentant de faire un maximum de musique en une poignée d’années et en se donnant à fond en live. Musicalement, ils ne suivent aucune mode ou mouvement. Pour faire court, Parquet Courts c’est un peu du Velvet de Lou Reed pour son sens des mélodies, beaucoup des Modern Lovers (on croirait entendre Jonathan Richman quand Yeaton chante), du Television pour le mordant de ses guitares et, disons un soupçon de Sonic Youth, pour le foutoir qu’organise le quatuor. Human Performance, comme ses prédécesseurs, excelle pour son honnêteté et sa façon de se foutre de tout. Les quatre New-Yorkais d’adoption jouent avec leur tripes, ne suivent aucune règle et savent faire un tube en moins de 2 minutes (« Outside ») comme en 6 minutes (« One Man, No City »). Ils prouvent à tous que s’appliquer et soigner sa production ne veut pas forcément dire vendre son âme au diable. SP.

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