Nouvelle petite merveille pop toute en mélodies radieuses et guitares ligne claire, Simian Ghost nous arrive du royaume de Suède, et signe avec The Veil, un troisième album ébouriffant, tant par la qualité d’écriture que par le sentiment de bonheur juvénile qu’il procure à l’auditeur. Cousin scandinave du combo du New Jersey Real Estate et de leurs voisins norvégiens Kings of Convenience pour la limpidité musicale, rejeton des californiens Beach Boys pour l’amour des harmonies vocales célestes et millimétrées, ce trio nordique, mené par le chanteur multi-instrumentiste Sébastien Arnström, enchaîne ici les cantilènes à la gloire d’un été sans fin. Impossible de ne pas succomber à Cut-off Point et à son gimmick vocal euphorisant, comment ne pas s’abandonner à la douceur jazzy et un brin Prefab Sproutienne de Never Really Knew et Scattered and Careless, ou de ne pas capituler au son très sixties de A Million Shining Colours et Ocean is A Whisper, avant de définitivement déposer les armes devant Summer Triptych. En plus, ces jeunes gens ont le bon goût de nous offrir une superbe chanson, Échoes of Songs, dédiée à Trish Keenan, défunte chanteuse des excellents Broadcast. Ce doit être ça la classe suédoise. FD.
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Après deux tapes qui en avaient déjà la carrure, à 20 ans, le prodige de Brooklyn sort son premier album. Joey Bada$$ est ce gamin, quelque part entre Maradonna et Bird, sur qui s’est posée la grâce de la rue. Talent brut nourri au meilleur du hip hop 90’s, les 17 titres de B4.DA.$$ prouvent qu’il a digéré les heures fastes du règne East Coast dont il est désormais le prince prometteur. Joey Bada$$ est ce gamin élégant, quelque part entre arrogance et nonchalance, ce flow à la souplesse fauve et inquiétante qui l’empêche de forcer. Pas étonnant alors qu’on se presse pour le voir, le signer, le produire. Mais Joey Bada$$ est aussi ce gamin indépendant, entre DIYS et promesses adolescentes, qui avance avec son crew (Pro Era) et loge toujours à la même adresse. Pour un artiste prolixe et curieux, le premier album équivaut à un difficile exercice d’équilibre. Il faut ménager les styles et les featurings. Dire qui l’on est sans virer bordélique. Pour un artiste brillant un brin furieux, justement, tout semble moins difficile. Aérien sur Save the Children, dont la lenteur rappelle ses débuts, classiquement classe sur un Paper Trails pianoté par Dj Premier, sombre et rauque sur Big Dusty ou Christ Conscious (produits par kirk Kgnight), bondissant sur le sonique Escape 120 (en feat. avec le supersonique Raury), Bada$$ impressionne. Acerbe et rythmé, son verbe semble aussi à l’aise que sur cette photo du livret, le montrant posé façon vigie sur une boîte postale de sa rue. Alors peut-être que Joey Bada$$ est juste ce gamin hors norme, MC éveillé un rien insolent, dont vous entendrez parler encore, et encore. F.
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“Who’s The Boss? Santa Claus! » Clamée par un lascar capable de transformer chaque concert en réveillon, la suprématie du bonhomme à la barbe blanche – et ici poudrée de coke – explose sur le deuxième album des légendes clermontoises du rock garage, les Plastic Invaders. En provenance de l’Amérique sixties via le royaume septentrional des Hives, une hotte d’or déverse des chansons bourrées d’orgue graveleux, de guitares ribaudes, de canaillerie Cramps, de pétulance Shangri-La’s et de saxophone stoogien. Au pied du sapin, trésors cachés des années Nuggets (Good Lovin’), hymnes sexy (Cherry-Go-Round), textes futés, riffs affûtés et duels de bêtes de scène survoltées, la sensualité de Nomi Gorgeeous se frottant (de très près) au charisme animal de Peter Marvel. De quoi émoustiller tous les esthètes du trash et valoir à Who’s Number One? de sortir sur le mythique label Closer, bastion historique (Fixed Up, Thugs, Kid Pharaon…) du rock français (en)chanté en anglais. Bruno Juffin
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