Disque du mois
VillagersDarling Arithmetic

Toujours touché par la grâce, Conor O’Brien, leader chanteur compositeur multi-instrumentiste des Villagers, nous revient avec un troisième album intimiste à la beauté intemporelle. Écrit, enregistré, produit et mixé par O’Brien chez lui à Malahide, petite ville côtière au nord de Dublin, digne successeur d’Awayland qui lui valut une nomination aux prestigieux Mercury Prize et le respect unanime de la critique, Darling Arithmetic est un envoutant voyage introspectif centré sur le sentiment amoureux  et ses avatars que sont le désir, l’obsession, la luxure, la confusion ou la solitude. Mettant ainsi en forme l’intime conviction d’un auteur persuadé que plus on va chercher au fond de soi, dans l’intime, plus on arrive à des choses universelles.  Dans un écrin musical minimaliste ou s’ébroue une guitare acoustique, la sublime voix de Conor O’ Brien nous raconte le long chemin qu’est la connaissance et l’acceptation de soi (« It took a little time to be honest / It took a little time to be me » sur Courage), les doutes et les interrogations (« I believe that I’m part of something bigger », So Naïve) pour en arriver à l’essentiel, et à une  lumineuse plénitude apaisant les mouvements contradictoires de l’âme. FD

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Courtney BarnettSometimes I Sit and I Think, And Sometimes I Just Sit

Pas loin de la trentaine, cette chanteuse originaire de Melbourne a déjà quelques belles sorties à son actif. Un album avec un garage band du nom de Rapid Transit, un autre au côté d’une formation country psyché (Immigrant Union) et deux EP solo (I’ve Got a Friend Called en 2011 et How To Carve a Carrot Into a Rose en 2013). Bien qu’assez prolifique, douée, et bourrée de charme, Barnett ne fait pas dans l’original, et, à l’écoute de ce premier album, on pense à pas mal de choses, la façon qu’a Barnett de chanter/parler rappelle un certain Jonathan Richman au féminin, tandis que les instru’ semblent tout droit sortis d’à peu près tout ce que l’indie rock des 90’s a pu produire. Mais la petite Courtney a plus d’un tour dans son sac : elle est pleine de charme (ça aide), elle ne se prend pas au sérieux, sa voix est très attachante (pensez à celle de Zooey Deschanel dans New Girl),  et elle raconte son quotidien de femme sur ses chansons drôles, touchantes, aux refrains sont entêtants et finalement addictives.Alors, faites-moi confiance, et courrez vous procurer Sometimes I Sit and I Think, And Sometimes I Just Sit (rien que son titre vaut le détour). SP

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FauveVieux Frères partie 2

Sorti il y a un an la première partie de Vieux Frères avait concrétisé les attentes d’un incroyable buzz. L’écriture séduisante du collectif parisien, portée par un “spoken word” efficace, se faisait la voix d’un spleen générationnel (désigné par la métaphore du “blizzard”), et sur les moyens de le dissiper.  Sur cette partie 2, Fauve va mieux (« Juillet (1998) », « Tallulah ») et malgré quelques élans toujours sociopathes (« Bermudes », « Azulejos »), le fait clairement savoir. Et on se prend à se demander si, du coup, on a pas perdu un peu de ce qui faisait  l’intérêt de Fauve : cette faculté à cracher ses névroses aux oreilles de qui voulait bien les recevoir. Par contre dans ce second volet il faut saluer le soin apporter à la bande son qui jadis semblait simple prétexte à balancer un texte. Plus maitrisée et plus audacieuse, capable de faire appel à des percussions bossa (« Juillet (1998) »), des samples dub (« Paraffine »), à la new wave (« T.R.W. ») ou à un post-rock tendu (« Sous les Arcades »), elle habille des titres qui mènent progressivement au bouquet final du single Les Hautes lumières, paré de paroles lumineuses, et de son refrain irrésistible . Un point final qui semble ouvrir une nouvelle voix pour Fauve ou marquer la fin d’une époque. DF

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Carl Barat & The JackalsLet It Reign

Petite mise en bouche excitante de ce qui nous attend  le 22 mai sur la scène de La Coopérative de Mai en ouverture d’Europavox, ce Let It Reign, dernière livraison couillue de Carl Barat et de son gang de riffeurs, prouve que le dandy déjanté britannique en attente de re-formation des Libertines n’a rien perdu de son envie d’en découdre. We are not afraid of anyone! braille t-il sur  Victory Gin, deuxième chanson d’un album aux accents carrément belliqueux. Summer in the Trenches, War of The Roses, Glory Days, A Storm Is Coming, autant de titres au vocabulaire guerrier sur fond de grosses guitares et de rythmiques lourdes qui nous offrent une bonne giclée de punk rock énergisant teinté d’accents, mais oui, kinksneysiens rappelant les racines de Monsieur Carl. Et même si ce Let It Reign ne rejoindra pas les Let It Be et autre Let It Bleed de valeureux aînés sur les étagères des disques de légendes, il nous rend impatient d’en prendre plein les feuilles un soir de mai à La Coopé. FD

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