Dis-nous tout en costard de publicitaire !

 

Premier costard de publicitaire ?

Au début des années 60… avec l’avènement du jean’s comme nouvel uniforme de travail.

 

La formation et le parcours qui t’ont conduit à porter  un costard de publicitaire ?

Titre de Docteur en Pharmacie, la pharmacie mène à tout à condition d’en sortir. Et donc en 1958 premier tour du monde en 2 CV et blazer, par ne pas faire routier mais aventurier de luxe.

 

Meilleur moment de ta vie en costard de publicitaire ?

Ma première campagne réalisée avec Jacques Prévert pour le lancement en 1965 d’un nouvel anti-douleurs le Glifanan. Il était aussi un maître des collages et a exigé que je sois présent toute la semaine de leur création. J’étais son majordome, son cuisinier. Un jour il m’a dit  « Va m’acheter un Petit Robert ». Je suis parti à la première librairie et lorsque je suis revenu et que je lui ai tendu l’imposant volume il m’a rit au nez « C’est un camembert Petit Robert que je t’ai demandé, ici le dictionnaire c’est moi ».

 

Pire moment de ta vie en costard de publicitaire ?

La campagne de Lionel Jospin. J’ai fait 20 campagnes dont 19 victorieuses, mais j’ai vu échouer celle qui me tenait le plus à cœur. Si je m’étais montré plus efficient, la France aurait évité douze années de règne d’un roi fainéant, cinq d’un empereur génial mais survolté, et cinq de flanby.

 

Plus grand risque pris alors que tu portais un costard de publicitaire ?

Si vous voulez voir la mer sans vous mouiller, achetez une île et pas un bateau, mais vous verrez toujours la même mer et pas tous ces merveilleux couchers de soleil différents. Le risque est pour moi partie prenante de la pub. Demander à Claudia Shiffer de prendre la place d’un crashtest dummy pour foncer dans un mur à 40 km/h…..Oui c’était risqué mais elle l’a fait.

 

Meilleur ami portant un costard ?

Guillaume Durand. Je suis jaloux de l’élégance toujours renouvelée du dandy des médias, mais plus jaloux encore de son talent d’interviewer, de sa plume, des cultures…Bref, je l’aime.

 

Album préféré ?

« Le Papyrus de César » le nouvel Asterix qui va sortir et qui me fait entrer au Panthéon de la caricature. Après Raimu, Gabin, Marais et Schwarzenegger, je suis le méchant spin-doctor de César, affublé du nom Bonus Promoplus !

 

Propos les plus drôles entendus lors d’une réunion d’hommes en costard ?

« Les optimistes ont inventé l’avion, les pessimistes le parachute » par un pilote d’Air France.

 

Dernière soirée très arrosée en costard de publicitaire ?

Jamais de soirée très arrosée. Un verre ça va, deux verres bonjour les dégâts.

 

Etre habillé en costard de publicitaire,  avec les filles, ça aide ?

J’ai séduit Sophie, ma femme, en costard de pub il y a 38 ans et 5 enfants ( je suis le seul publicitaire à avoir 5 enfants de la même femme!), et le rêve c’est qu’en 38 ans nous ne nous sommes jamais disputés. Tous les matins elle me dit « Mon chéri, je t’aime, tu es beau », je me précipite devant mon miroir… pour retrouver ma tête de vieillard décati. Je sais alors que l’amour est aveugle, puis je pars retrouver ma maîtresse. Et ma maîtresse, c’est la pub.

 

La dernière fois que tu as taillé un costard ?

C’était hier ( le 19 octobre NDLR) sur BMF où j’ai dit « Nous n’avons plus de président mais un candidat sortant. Adieu la vie présidentielle, place à la tenue de campagne ».

 

L’homme en costard que tu admires le plus ?

Dieu, mais je ne l’ai pas encore rencontré. Le jour où cela se fera j’espère qu’il me recevra en smoking LV.

 

Pire faute de goût quand on porte un costard de publicitaire ?

Se prendre pour une rockstar.

 

Ton plus grand rêve ?

Continuer de cultiver mes rêves. La vieillesse commence lorsque les regrets l’emporte sur les rêves.

 

Jacques Séguéla sera présent à Clermont-Ferrand pour une conférence sur la communication le 26 novembre à 18h en ouverture de La Nuit des Publivores.

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