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Disque du mois
Richard HawleyHollow Meadows

Le fan attendait ce moment depuis trois ans, en fait depuis la sortie en 2012 de Standing At The Sky’s Edge, disque où son artiste fétiche s’était un peu perdu dans trop de déflagrations soniques et psychédéliques, oubliant du même coup son insolent talent de crooner/conteur de ballades intemporelles qui tourneboulent l’âme, sa marque de fabrique. Il décellophana fébrilement le boitier plastique transparent, s’attarda un peu sur la pochette qu’il ne trouva pas spécialement réussie, sorti la galette de polycarbonate, la glissa dans le lecteur CD et appuya sur « play », un arpège de guitare trémolo arriva doucement du néant, puis la voix, cette sublime voix chaude et caressante, devenue peut-être un peu plus rocailleuse avec le temps et l’abus de nicotine, vint se lover dans tout son être, et lui glissa un « désolé d’avoir été absent si longtemps » on ne peut plus à propos. Le fan s’abandonna à la magie obsédante de ce I Still Want You, premier titre parfait.., puis se laissa couler dans la mélancolie diaphane de The World Looks Down, avant de s’abandonner définitivement au bonheur de Hollow Meadows et de ses onze chansons enivrantes comme les derniers rayons d’un soleil automnal, strates de velours ourlé dont certaines ( I Still Want You, The World Looks Down, Sometimes I Feel, Heart of Oak, Welcome the Sun..) s’inscrivent déjà au panthéon des indispensables du natif de Sheffield. Aux anges, le fan enclencha la touche « infinite repeat » et continua à regarder les feuilles tomber. FD

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Kurt VileB'lieve I'm Going Down Matador

Retour remarqué pour l’homme au nom de bandit de grand chemin. Après deux albums denses et réverbérés, le folk rockeur nasillard lâche le bord. S’il définit sa principale inspiration sur B’lieve I’m Going Down comme une « night vibe », on lui trouvera plutôt l’élégance timide et dorée de l’automne, cette pudeur, cette proximité. À 35 ans le natif de Philly a levé le pied sur les nappes épaisses qui tapissaient l’arrière plan de ces précédentes livraisons. Entrent le banjo et le piano pour seconder un jeu de guitare nous rappelant parfois Nick Drake (période lune rose), tirer vers le sud voire pousser vers une soul chaloupée. Une base plus claire où la classe traînante et narquoise de la voix de Vile n’y perd pas. Bien contraire, il signe aussi, avec B’lieve I’m Going Down, son album le plus abouti textuellement. Rien ne manque, humour/justesse/profondeur, aux formules étirées sur Life Like This, Stand Inside ou Wild Imagination. Sublimée par son phrasé flemmard, leur matière à l’insolence romantique, nous rappelle ce charmant désabus que représente parfois l’existence pour les rêveurs de première classe. F.

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LowOnes and Sixes

Leur premier album I Could Live in Hope les avait bombardé en 1994 tête de pont du slowcore, sous genre musical issu de l’indie rock alliant tempos lents, minimalisme musical, textes cafardeux et mélodies dépressives, vingt et un ans après, les mormons américains de Low reviennent avec un onzième essai grandiose, peut-être leur meilleur. Amateurs de bonne humeur et de badinage passez votre chemin, ébranlé par le récent décès de son père, le leader Alan Sparhawk emmène ici son groupe dans les dédales de ses errements existentiels sur douze titres d’une beauté à couper le souffle, où les mélodies funambules chantées souvent à deux voix avec sa femme Mimi Parker illuminent un propos d’une noirceur sans fin. Enregistré dans les studios de Justin Vernon basés à Eau Claire (Wisconcin) et produit par BJ Burton, Ones and Sixies, en opposition à son prédécesseur The Invisible Way, explore des contrées électroniques où drum machines, synthés et samples en tout genre tissent un décor idéal pour guitares déchirées et voix éthérées. Majestueux et intense. FD

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