LIRE , ÉCOUTER, VOIR… La fascinante dame était à Clermont à l’invitation de La Comédie pour trois représentations exceptionnelles du Phèdre de Krzysztof Warlikowski à La Maison de la Culture. Se prêtant au jeu de l’émission de web-radio Bouche à Oreille, Isabelle Huppert a donné et commenté ses coups de cœur culture. Que les absents se consolent, Zap était là pour vous.


FILMS

Les Raisins de la colère (1947) de John Ford d’après le roman de John Steinbeck.
« C’est un film que j’ai découvert dans une salle dont j’ai repris la direction avec mon fils à Paris, que nous avons rebaptisée Christine21. Récemment, il a programmé une rétrospective des films de John Ford et j’avoue que je n’avais jamais vu Les Raisins de la Colère, qui est un film extraordinaire. Je me suis dit en sortant du film que c’est un grand film de gauche, il exalte les vertus et le courage de la force ouvrière contre l’exploitation. Ce que j’ai trouvé curieux pour John Ford, qui était considéré comme un cinéaste plutôt patriote. »

 

Baptême (1989) de René Féret.
« J’ai redécouvert ce film lors d’une soirée d’hommage à René Féret, qui a malheureusement disparu il y a un an. Ce film est absolument extraordinaire et bouleversant à plus d’un titre. C’est un film extraordinaire de poésie, de jeu, de mise en scène. C’est vraiment un chef d’oeuvre. »

 

Wanda (2003) de Barbara Loden
« C’est un film dont j’ai assuré la redistribution en France il y a quelques années. C’est l’unique film de Barbara Loden, épouse de Elia Kazan, qui est parti très jeune à 47 ans. Et c’est une sorte de météorite, de bijou, d’une intelligence incroyable. De manière un peu métaphorique, elle met en scène sa propre relation avec Elia Kazan et avec le cinéma, et s’est imaginée comme une héroïne à la fois fragile et très forte. »

 

LIVRES

Mémoire de fille (2015) d’Annie Ernaux.
« Quand je lis des livres comme ça, je me dis que la littérature est faite pour ça. C’est fait pour vous secouer de l’intérieur, pour vous troubler. Moi ça me trouble quand je lis un roman d’elle. Je n’ai pas l’impression que le livre reste à l’extérieur de moi. J’ai l’impression que le livre rentre littéralement en moi parce qu’elle nous fait rentrer en elle, et il y a peu d’écrivains qui nous font accéder à cette dimension. »

 

Un amour impossible (2015) de Christine Angot.
« Ce livre là m’a complètement bouleversée. Elle revient évidemment sur tout ce qu’on connaît de son histoire, mais tout d’un coup elle touche aussi quelque chose d’universel sur la relation avec la mère, indépendamment de ce qui nourrit cette relation. Il y a quelque chose de bouleversant. Sur la forme déjà, il y a une minutie du détail qui est proprement vertigineuse. C’est comme un scalpel, rien n’échappe à Christine Angot. Il y a quelque chose d’implacable dans tout ce détail qui rend parfois les choses dérangeantes ; mais très dérangeantes dans le bon sens. »

 

Sur les deux livres :
« Ce sont deux écrivaines dont j’ai lu pratiquement tous les livres, que je suis depuis le début. Elles sont complètement différentes mais elles nous font accéder à une vérité extraordinaire. »

 

MUSIQUES

Così Fan Tutte (1790) Opéra de Wolfgang Amadeus Mozart.
« J’avais vu une production magnifique mise en scène par Patrice Chereau. Donc quand j’écoute  je me souviens de son travail. »

 

Patti Smith
Aucun commentaire de la belle Isabelle.

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