Disque du mois
David BowieBlackstar

« Faire de sa vie une œuvre d’art », jusqu’à son dernier souffle David Bowie aura fait sienne cette idée au romantisme enivrant énoncée en son temps par Marcel Duchamp, l’une des références artistique de l’iconique dandy londonien décédé à New-York le 10 janvier. Comment ne pas voir derrière l’incroyable séquence qui vit s’enchaîner la parution de son 25 ème album studio Blackstar le 8 janvier, jour de son 69ème anniversaire, et sa sortie définitive de scène 2 jours plus tard, le désir d’une ultime performance orchestrée par l’artiste. Épilogue d’une carrière fascinante longue de plus de quatre décennies et jalonnée de nombreuses mues et réinventions, de Ziggy Stardust à Major Tom ou The Thin White Duke, qui firent et transcendèrent les modes. Dernier trait de Jean Génie dans un univers du rock qu’il s’est toujours amusé à bousculer, la réunion de quelques fines lames de la nouvelle scène jazz new-yorkaise (le saxophoniste Donny McCaslin, le guitariste Ben Monder, le bassiste Timothy Lefebvre et le batteur Mark Giuliana) pour ce qui restera son testament artistique et l’un de ses plus beaux disques. Naviguant entre l’avant-garde et un électro-rock barré, à l’image du titre éponyme de 10 mn ouvrant l’album, Blackstar est d’une beauté sombre, éraflé par les déchirements free d’un saxophone élégiaque et porté par une voix au détachement prémonitoire, « Look up here, I’m in heaven, I’ve got scars that can’t be seen, I’m the danger, I’ve nothing left to lose » nous confie-il dans Lazarus. Et il nous quitte définitivement sur un magnifique I Can’t Give Everything Away, soit 5:47 de bonheur total avant le silencepoint final. FD.

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BreakbotStill Waters

Danseurs en pantalon évasé et jeunes filles aux épaules dénudées brûlants de vous jeter sur le dancefloor pour de groovy frotti frotta, ce disque est pour vous. Rayon de soleil de ce début février, Still Waters c’est treize titres gorgés de good vibes et d’influences musicales 70’s et 80’s. On y croise les rebonds souriants de Rose Royce, Atlantic Star ou Dynasty super-bands R’n’B des années d’or, des lignes de basse chicissimes, des claviers analogiques, et de délicieuses mélodies très disco funk concoctées par Breakbot et leurs invités . Mais ce bond dans le passé a quelque chose de solaire, de sexy, et l’on en vient à penser à l’écoute de cet objet réjouissant mixant avec talent précipité vintage et malaxages technoïdes tournés vers le futur, que nous sommes peut-être en présence d’un nouveau genre excitant: le rétro du lendemain. M.J.

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DaughterNot To Disappear

Trois ans après un premier album If You Leave au charme indiscutable et l’enregistrement d’une reprise qui fit parler d’elle (Get Lucky »de Daft Punk), le trio Daughter revient avec Not To Disappear un disque beau et fragile qui devrait rapidement rallier tous les suffrages. Plus à l’aise et plus appliqué sur chacune des pistes de ce nouveau recueil qui reprend les séduisants ingrédients de son premier opus, à savoir une belle Indie Folk mélancolique et planante, en la solidifiant avec l’ajout de quelques guitares nerveuses, plus rock, que seule la voix de la belle Elena Tonra parvient à apaiser. Daugther offre avec Not To Disappear dix compositions proches des plus belles années de 4AD (fin 80, début 90) et prouve qu’ils ont vraiment leur place sur le mythique label. Si If You Leave n’avait finalement pas vraiment marqué les esprits, la donne risque de changer avec ce nouvel essai envoûtant qui se révèle un peu plus à chaque écoute. C’est certain, Daughter n’est pas près de disparaître. SP.

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